L’intestin est le centre du système immunitaire: il contient 70 % de toutes les cellules immunitaires.[3] En outre, environ 100.000 milliards de bactéries colonisent l’intestin et interagissent avec les cellules immunitaires. L’alimentation influe sur la composition des bactéries du microbiote intestinal (anciennement appelé flore intestinale) et agit ainsi sur le développement du système immunitaire[4]. Découvrez ici le rôle du microbiote intestinal chez les enfants en bas âge et les nourrissons.

3 EC/WHO, European Commission, IRCCS Burlo Garofolo Trieste, Italy, Unit for Health Services Research and International Health, WHO Collaborating Centre for Maternal and Child Health, Teilnehmer des Projekts „Förderung des Stillens in Europa“. http://www.babyfreundlich.org/fileadmin/user_upload/download/WHO_UNICEF-Initiative/EU_Aktionsplan_Stillen.pdf 2014;16.1.2014

4 Howie, P., Forsyth, J., Ogston, S. Protective effect of breast feeding against infection. BMJ 1990;300:11–16

Sur cette page

Microbiote intestinal et défenses immunitaires

Le marqueur d’un microbiome stable dans un écosystème microbien sain est la richesse des bactéries.1 La densité microbienne est particulièrement élevée dans l’intestin. Pour les agents pathogènes, les antigènes et les polluants, la muqueuse intestinale offre une vaste «zone d’attaque». Le microbiote intestinal contribue à sa protection et à sa nutrition. Il contrôle la réponse immunitaire2 3

Un microbiote intestinal sain régule entre autres:

  • la résistance à la colonisation, la prévention de l’implantation de germes potentiellement pathogènes
  • l’apport en vitamines
  • la synthèse d’acides aminés essentiels
  • la digestion

Un microbiote intestinal équilibré favorise l’établissement et «l’entraînement» de réactions immunitaires saines[7] et compte donc parmi les principaux facteurs de maturation du système immunitaire[5].

En outre, il est lié à la santé tout au long de la vie. Il permet par exemple de réduire le risque d’allergies et d’infections[6]. Des études ont montré qu’un retard dans le développement du microbiote intestinal peut affecter le développement de la tolérance orale [8], c’est-à-dire la capacité du système immunitaire à supprimer les réactions de défense aux protéines étrangères [9]. Cette capacité vitale de l’organisme fait partie du développement naturel du système immunitaire. Elle est apprise par l’organisme dès le début lors de l’exposition de l’enfant à des allergènes provenant de l’environnement (p. ex. de l’alimentation).

Les nourrissons en bonne santé, qui n’ont pas d’allergies, possèdent cette capacité de tolérance orale[10]. Lorsque l’exposition est réduite, le système immunitaire n’est pas en mesure d’apprendre à réagir correctement aux allergènes, ce qui peut contribuer à une augmentation générale des allergies alimentaires[11].

L’alimentation permet ainsi de créer des conditions optimales permettant un développement normal de la tolérance. C’est-à-dire que le système immunitaire a tendance à classer les allergènes de l’environnement comme inoffensifs et les allergies sont réduites.

  1. Hanson LA., Korotkova M, Lundin S, Håversen L, Silfverdal SA, Mattsby-Baltzer I, Strandvik B, Telemo E. The transfer of immunity from mother to child. Ann N Y Acad Sci. 2003; 987:199-206
  2. Delany I, Rappuoli R, De Gregorio E. Vaccines for the 21st century. EMBO Molecular Medicine. 2014; 6:708–720
  3. Furness, et al. 1999
  4. West, et al. 2015
  5. Wopereis, et al. 2014
  6. Molloy, et al. 2013
  7. Abrahamsson, et al. 2012
  8. Prescott 2015
  9. Pabst O & Mowat AM (2012) Mucosal Immunol 5:232-9.
  10. Weiner HL (2000) JClin Invest 106:935-7.
  11. Brooks, et al. 2013
  12. Nowak-Wegrzyn & Chatchatee 2017
  13. Munblit D et al. (2017) Nutrients 9: pii: E894.
  14. Flohr & Mann 2014, Wal 2002
  15. Hanson LA. Breastfeeding provides passive and likely long-lasting active immunity. Ann Asthma Immunol. 1998; 81(6):523-33.
  16. Prietl B et al. (2013) Nutrients 5:2502-21.
  17. Turfkruyer M et al. (2016) Mucosal Immunol 9:479-91.
  18. Walker & Iyengar 2015
  19. Rooks MG & Garrett WS (2016) Nat Rev Immunol 16:341-52.
  20. Boehm & Stahl 2003
  21. Boehm & Stahl 2007
  22. Kunz, et al. 2000
  23. Oddy WH & Rosales F (2010) Pediatr Allergy Immunol 21:47-59.
  24. Jones CA et al. (2002) J Allergy Clin Immunol 109:858-66.
  25. Jepsen AA et al. (2016) Clin Exp Allergy 46:1344-54.
  26. Brandtzaeg P (2010) J Pediatr 156: S8-15.
  27. Pawankar, et al. 2011
  28. Vandenplas, et al. 2014
  29. God frey, et al. 2010
  30. Kramer MS et al. (2007) BMJ 335:815.
  31. Muche-Borowski, et al. 2009
  32. Azad, et al. 2015
  33. Kirjavainen, et al. 2002
  34. Clarke, et al. 2014
  35. Munyaka, et al. 2014
  36. Sevelsted, et al. 2015
  37. Prescott 2013
  38. Kim, et al. 2014
  39. Cuello-Garcia, et al. 2016
  40. Fiocchi, et al. 2015

L’allaitement a des effets positifs sur le microbiote intestinal des enfants

Une étude publiée en 2017[1] décrit comment l’allaitement exclusif au cours des premiers mois de la vie contribue à la constitution et à la diversité du microbiote intestinal infantile. En effet, les nourrissons absorbent des bactéries qui colonisent leur intestin et forment la base de leur flore. Des travaux de recherche ont permis de démontrer que 27,7 % des bactéries intestinales infantiles proviennent à l’origine du lait maternel et 10,4 % de la peau de la mère[1].

D’autres études suggèrent que le microbiote intestinal des nourrissons recevant exclusivement allaité·es est plus robuste que celui des enfants non allaité·es. Cela signifie qu’il est moins sensible à la colonisation d’agents pathogènes ou aux perturbations liées à l’environnement[2; 3].

  • Un microbiote intestinal sain inhibe les réactions inflammatoires: le corps et le microbiote intestinal sont en symbiose. Les bactéries étrangères à l’organisme sont tolérées dans une certaine mesure par le système immunitaire. Ce sont surtout les bactéries colonisant l’intestin de l’enfant par l’allaitement qui préviennent les réactions inflammatoires et réduisent ainsi le risque que des maladies auto-immunes et des allergies surviennent[4; 5].
  • Les oligosaccharides du lait maternel servent de prébiotiques: le lait maternel est riche en oligosaccharides prébiotiques, un groupe d’hydrates de carbone non digérables. Ceux-ci sont notamment décisifs pour rendre sain le métabolisme du microbiote intestinal de l’enfant[4; 6].
  • Les acides gras à chaîne courte soutiennent le milieu intestinal: le microbiote intestinal des nourrissons allaité·es comprend de plus en plus de bifidobactéries. Elles transforment les hydrates de carbone complexes du lait maternel en acides gras à chaîne courte. De ce fait, le pH de l’intestin reste bas et la colonisation par les agents pathogènes est plus difficile[4; 7].
  • Le lait maternel contient de la défensine et d’autres facteurs de protection: le lait maternel peut également soutenir directement les défenses immunitaires de l’enfant, car il contient des peptides antimicrobiens, appelés défensines, et des composants solubles de la réponse immunitaire maternelle. Il en résulte une protection passive contre les agents pathogènes, qui soutient le système immunitaire de l’enfant, qui n’est pas encore totalement mûr[4].

L’allaitement contribue en grande partie à la formation du système immunitaire de l’enfant. Vous trouverez d’autres avantages de l’allaitement dans notre Aperçu sur le thème de l’allaitement maternel.

Équipe d’expert·es Aptacare – Toujours là pour vous et pour les parents

L’équipe d’expert·es d’Aptacare se tient à votre disposition et à celle des parents (en devenir) pour toute question concernant la grossesse, l’allaitement, l’alimentation du bébé et de l’enfant en bas âge, ainsi que pour toute information sur nos produits.

Disponible gratuitement par téléphone 24h/, 24, par WhatsApp et Live Chat (du lundi au vendredi de 9h à 18h).

Contacter l’équipe d’expert·es Aptacare

  1. Pannaraj PS, et al. (2017) Association Between Breast Milk Bacterial Communities and Establishment and Development of the Infant Gut Microbiome. JAMA Pediatr. 171(7):647-654.
  2. Watts DJ, Strogatz SH (1998) Collective dynamics of „small-world“ networks. Nature 399:440-2.
  3. Praveen P, et al. (2015) The role of breast-feeding in infant immune system: a systems perspective on the intestinal microbiome. Microbiome 3:41.
  4. Walker AW, Iyengar RS (2015) Breast milk, microbiota, and intestinal immune homeostasis. Pediatric Research 77:220-228.
  5. Johnson CL, Versalovic J (2012) The human microbiome and its potential importance to pediatrics. Pediatrics 129(5):950-60.
  6. Bode L (2012) Human milk oligosaccharides: Every baby needs a sugar mama. Glycobiology 22(9):1147-1162.
  7. Yoshioka H, Iseki K, Fujita K (1983) Development and differences of intestinal flora in the neonatal period in breast-fed and bottle-fed infants. Pediatrics 72(3):317-21.

Un microbiote intestinal sain, même chez les enfants né·es par césarienne

Säugling auf dem Arm der Mutter und Mutter lächeln

La colonisation précoce de l’intestin par des bactéries utiles et l’équilibre du microbiote intestinal sont déterminants pour la maturation et l’activité du système immunitaire chez les nouveau-né·es. Au cours de la naissance, l’enfant entre en contact avec le microbiote vaginal et intestinal de la mère, ce qui entraîne la colonisation de diverses bactéries dans l’intestin de l’enfant1. Un microbiote intestinal intact favorise le fonctionnement des défenses immunitaires, car la majorité des cellules immunitaires se trouvent dans le tractus gastro-intestinal de l’organisme humain et sont fortement influencées par les bactéries2,3.

Quel est le rôle des bifidobactéries dans la colonisation intestinale des nourrissons?

Les bactéries intestinales importantes sont principalement les bifidobactéries, qui sont considérées comme des marqueurs d’un microbiote intestinal sain chez les nourrissons. Elles représentent l’espèce prédominante dans le tractus gastro-intestinal chez les nourrissons en bonne santé, né·es par voie vaginale et allaité·es, et sont principalement transmises au cours de l’accouchement vaginal et par le lait maternel1,5. La bifidobacterium breve est la bifidobactérie la plus fréquente dans le lait maternel, les sécrétions vaginales et les intestins des nourrissons allaité·es6-8.

Le microbiote intestinal des nourrissons est influencé par un certain nombre de facteurs, tels que le type d’accouchement, l’administration d’antibiotiques, l’alimentation et l’hygiène. Les facteurs de risque de déséquilibre du microbiote intestinal sont l’accouchement par césarienne et/ou l’administration d’antibiotiques à la naissance ou au cours de la petite enfance.

Il en résulte une faible colonisation, y compris par les bifidobactéries, ce qui peut entraîner une dysbiose s’accompagnant d’un risque de conséquences à long terme pour la santé de l’enfant. En effet, une dysbiose peut favoriser des maladies du système immunitaire (p. ex. infections, allergies et asthme), ainsi que des maladies gastro-intestinales (p. ex. maladies inflammatoires de l’intestin) et métaboliques (p. ex. obésité et diabète sucré).9

Dysbiose: conséquence d’un taux trop faible de bifidobactéries et d’autres types de bactéries

Les enfants né·es par césarienne ont une concentration plus faible en bifidobactéries que les bébés né·es par voie vaginale en raison de l’absence de contact avec les bactéries provenant des sécrétions vaginales de la mère9,10. D’autres facteurs, comme un traitement antibiotique, peuvent entraîner une réduction de la proportion de bifidobactéries et d’autres types de bactéries utiles, favorisant ainsi l’apparition d’une dysbiose, avec de multiples effets sur la santé 4,9,11-13.

  • Effets à court terme: problèmes digestifs et infections4,9,13
  • Effets à long terme: risque accru d’allergies, d’obésité, de maladies auto-immunes et de diabète sucré4,9,13

Effet synergique des probiotiques et prébiotiques

Les symbiotiques sont des combinaisons de probiotiques et de prébiotiques, c’est-à-dire qu’ils contiennent à la fois des souches bactériennes probiotiques efficaces et des aliments prébiotiques qui servent de substrat à ces bactéries. Par rapport aux composants individuels, les symbiotiques ont un effet synergique en permettant aux germes physiologiquement actifs de bénéficier des oligosaccharides prébiotiques et de se multiplier de façon importante.

Le lait maternel, meilleur aliment pour les nourrissons, contient des symbiotiques naturels, notamment des oligosaccharides et des bifidobactéries.9 Une préparation pour nourrissons contenant un mélange symbiotique spécifique peut rétablir l’équilibre altéré du microbiote intestinal chez les nourrissons né·es par césarienne et réduire le risque de symptômes cutanés comme l’eczéma10.

Les différents composants sont les suivants:

  1. Le mélange prébiotique de fibres GOS/FOS, composé de galacto-oligosaccharides à chaîne courte (scGOS) et de fructo-oligosaccharides à chaîne longue (lcFOS) selon un rapport de 9/1. Ceci correspond au rapport des quantités de HMO (Human Milk oligosaccharides) dans le lait maternel.
  2. Le mélange prébiotique GOS/FOS sert de nourriture aux bactéries utiles, comme les bifidobactéries, et conduit, chez les nourrissons, à augmenter nettement les concentrations intestinales de bifidobactéries et aussi de lactobacilles, qui deviennent semblables à celles des nourrissons allaité·es9,10. Bifidobacterium breve est l’une des espèces de bifidobactéries les plus répandues6-8.

Les résultats de l’étude indiquent que l’ajout du mélange symbiotique à l’alimentation standard pour nourrissons peut aider à rapprocher plus rapidement les microbiotes intestinaux des nourrissons né·es par césarienne et non allaité·es de ceux des nourrissons né·es par voie vaginale.10

En savoir plus au sujet de l’alimentation lors de la 1re année de vie.

L’allaitement est ce qu’il y a de mieux pour les bébés. N’utiliser des aliments pour nourrissons que sur les conseils d’un·e pédiatre ou d’un·e autre professionnel·le de santé.

  1. Wopereis H et al. (2014), Pediatr Allergy Immunol, 5:428-38
  2. West CE et al. (2015), J Allergy Clin Immunol, 135:3–13
  3. Walker WA et al. (2015), Pediatr Res, 77:220–8
  4. Martin R et al. (2010), Benef Microbes, 1:367–82
  5. Kumar H et al. (2020), Microorganisms, 8:1855
  6. Yoshimi B et al. (1984), Microbiol Immunol, 28:975–86
  7. Mikami K et al. (2009), Pediatr Res, 65:669–74
  8. Soto A et al. (2014), J Pediatr Gastroenterol Nutr, 59:78–88
  9. Shamir R, et al. (2015), John Wiley and Son.
  10. Chua MC et al. (2017), J Pediatr Gastroenterol Nutr, 65:102–6 + Suppl
  11. Korpela K et al. (2018), Curr Opin Microbiol, 44:70–8
  12. Korpela K et al. (2020), Pediatr Res, 88:438–43
  13. Reyman M, et al. (2019), Nat Commun, 10: 4997
  14. Jeurink PV et al. (2013), Benef Microbes, 4:17–30