L’état nutritionnel de la personne concernée doit également être pris en compte après la disparition de la dysphagie et le rétablissement de la capacité à déglutir. Durant cette phase de convalescence, les réserves d’énergie et de nutriments qui ont été épuisées après l’AVC doivent être reconstituées. Les aliments buvables peuvent permettre de réduire une carence alimentaire ou un risque de carence alimentaire ou d’améliorer la cicatrisation des plaies en présence d’un trouble de la cicatrisation.
Un trouble de la déglutition constitue un risque élevé de perdre du poids après un AVC. Ce n’est toutefois pas la seule cause de détérioration de l’état nutritionnel après un AVC. Les troubles de la conscience, les déficits de perception, les dysfonctionnements cognitifs, les parésies, les comorbidités, mais aussi les soins dispensés dans les établissements peuvent contribuer à un mauvais état nutritionnel.
Carence alimentaire après un AVC
Il est important d’éviter toute perte de poids associée à un risque de carence alimentaire, car une bonne nutrition a un impact important sur le succès du traitement. Des études [Schuetz P, Fehr R, Baechli V, Geiser M, Deiss M, Gomes F et al.: Individualised nutritional support in medical inpatients at nutritional risk: a randomised clinical trial, Lancet 2019, Vol. 393, Issue 10188, 2312-2321] démontrent l’efficacité de la thérapie nutritionnelle en milieu clinique: les complications et la mortalité diminuent, un séjour prolongé à l’hôpital peut être évité, ce qui permet de diminuer les coûts [7]. Une bonne thérapie nutritionnelle améliore significativement la fonctionnalité, un faible degré d’incapacité favorise l’autonomie et, surtout, améliore la qualité de vie.
Pourtant, cette question ne reçoit pas l’attention qu’elle mérite, bien que la carence alimentaire soit très répandue. Une récente étude allemande [van Wijk N, Studer B, van den Berg CA, Ripken D, Lansink M, Siebler M, Schmidt-Wilcke T. Frontiers in Neurology Évident lower blood levels of multiple nutritional compounds and highly prevalent malnutrition in sub-acute stroke patients with or without dysphagia.] indique que plus de la moitié des victimes d’AVC en phase de rééducation souffrent d’une carence alimentaire ou présentent un risque de carence alimentaire. C’est pourquoi il est important d’examiner et de surveiller l’état nutritionnel des patient∙es victimes d’un AVC tout au long de leur traitement.